blogs.fr: Blog multimédia 100% facile et gratuit

danielrey

Blog multimédia 100% facile et gratuit

 

BLOGS

Je partage mes passions par l'écriture et le dessin...

Je partage mes passions par l'écriture et le dessin...

Blog dans la catégorie :
Littérature

 

Annonce vocale

 

Statistiques

 




Signaler un contenu illicite

 

danielrey

 

 

 

Notre voyage autour du monde (la Guadeloupe)

 

 

Un mois en Guadeloupe, telle est l'aventure extraordinaire dans laquelle je suis embarqué. Et tout seul.
L'avion DC10  a deux heures de retard à cause d'un problème de cockpit.
Un gosse qui ferme le hublo m'empêche de voir la piste défiler sous le ventre de l'appareil, spectacle dont je raffole, mais cette fois je n'ai pas pu avoir une place près du hublo.
L'avion s'envole à la façon d'une fusée, l'accélération me colle au fauteuil et j'ai une pensée pour les cosmonautes. Un hôtesse déplie un écran de cinéma qui ne servira jamais.
Je me lève chercher un hublo libre pour filmer les nuages éclairés par le soleil couchant.. Je trouve un hublo au milieu de l'appareil, un steward me dit : "On diraît la mer, mais ce n'est pas la mer.
Nous discutons durant deux heures, il me parle de l'île de la Réunion et de Mahé, des noms qui sonnent comme des clochettes d'or dans ma tête. Il devait avoir bu un peu d'alcool ce qui le rendait bavard, mais finalement cette conversation a fait passer le temps plus vite.
A l'arrivée les hôtesses nous souhaitent un bon séjour en Guadeloupe,le steward de la conversation a bu encore un verre de trop et bafouille une phrase incompréhensible.




Aussitôt sorti de l'aéroport, l'odeur de terre humide me fait penser à la forêt de Guadeloupe, un de mes endroits préférés, une véritable jungle. Je prends plaisir à regarder les palmiers à cire plantés le long des routes, ça y est ! Je suis en Guadeloupe ! Pour la troisième fois. Après une marche d'un demi-heure j'arrive sur pointe à Pitre, je suis pressé de trouver un hôtel, je demande un peu partout, mais on me fait comprendre que j'aurais dû réserver et qu'il n'y a rien de libre. Il est tard, 16h30, et aucun car ne me mènera sur une plage où je peux planter ma tente. J'ai une mini-tente de quatre kilos sur le dos. Si je prends un taxi ça me coûtera une petite fortune car la plage la plus près est tout de même à trente kilomètres. Je vais vers le port mais ne trouve pas de plage, je ne vois absolument aucun endroit où dormir. La nuit tombe dans une heure, je longe la côte et tombe sur des rochers dissimulants des ruines de barraques et de bateaux défoncés au milieu de détritus et de végétation tropicale envahissante. L'endroit inquiétant est désert, c'est au moins ça. Je m'installe sur des rochers après avoir mis un pull sous mes fesses. C'est inconfortable et je ne peux même pas m'allonger les jambes. La nuit tombe brusquement. Un petit bateau avec une lampe éclairée à l'avant passe à quelques mètres de moi.
-Eh ? Ce sont des souris qui me passe à côté ?
Non, mais des cafards gros comme des souris, et aussi rapide, filant sur la roche.
-Allez hop ! Je me casse de là ! Dégueulasse !




Finalement je retourne dans un café. J'ai chaud, j'ai un pantalon de l'armée, entre parenthèse, je me sens légèrement déplacé avec ce style de vêtement, car personne dans le café n'est vêtu comme moi. On diraît que je débarque d'un avion qui m'a largué avec un parachute, et qu'il ne me manque qu'une mitraillette et un couteau pour achever ma panoplie de soldat.
Je m'étais fait couper la barbe, mais je m'étais terriblement mal coupé la moustache : je l'avais rasée au milieu sous le nez et c'était assez moche à regarder. Bref, pensant à ma modeste personne et regardé de partout, alors que j'entre dans le café et que l'on se demande si je n'ai pas une grenade à la ceinture ou un plan de guerre à déplier sur le comptoir, je ne me sens pas à l'aise. Car en plus, j'ai chaud et je me sens fatigué et égaré.



Un gars, un métropolitain blond me dit que j'ai une tronche à m'attirer tous les ennuis de la Terre. Comme il a appris que je ne sais pas où dormir, il me propose un endroit si le suis maintenant.
-Bah ! Au point où j'en suis !
Nous prenons un taxi et partageons les frais. Ce lascard n'a rien d'effrayant ; à peine plus grand que moi et pas spécialement barraqué, je ne peux pas le craindre. En outre, ses manières sont franches et paraîssent sans équivoque. Il fait arrêter le taxi sur une plage dominée par un grand hôtel. Les vagues éclatent et se déchirent, c'est la nuit noire. Le gars me dit que le fameux endroit est sous l'hôtel.
-Sous l'hôtel ? Comment ça sous l'hôtel ?
Il me répond : "Suis moi !"
Etant donné que nous sommes à une vingtaine de kilomètres du café où nous nous sommes rencontrés, je vois mal un coup monté. Nous nous glissons sous l'hôtel.
Il y a un espace libre, l'hôtel est surélevé sur des piliers de béton à environ un mètre cinquante de hauteur. Nous avançons voûtés jusqu'à une chaise longue et une petite table sur laquelle est posée une bouteille de coca à demi vide. Le gars me dit que je peux en boire. Immédiatement je suis persuadé que le coca est empoisonné ou contient un soporifique efficace. J'ai pourtant une soif de chameau. J'ai toujours aussi chaud et de plus en plus soif. Le gars me dit que je peux dormir sur la chaise longue. Je lui réponds que j'ai envie d'aller nager et lui demande si le coin est dangereux, je ne me rappelle pas de sa réponse. Effectivement les bruits de vagues évoquent pour moi un bain rafraichissant et cela me tente. Je regarde avec avidité la bouteille de coca, et je me dis :
-Après tout, j'ai trop d'imagination. C'est la boisson du gars, c'est tout. Et il s'est servi de moi pour payer une partie du taxi.
Le gars me dit : "Je reviendrai tout à l'heure !"
En fait, je ne l'ai jamais revu.



Je m'allonge sur la chaise longue. Elle est dure et inconfortable, mais quel plaisir de se reposer après cette arrivée un peu décourageante, ces hôtels introuvables, ces endroits sinistres et inquiétants pourris de cafards géants, ce métropolitain qui se moque de moi en me disant que j'ai une tête à m'attirer la déveine. D'où je suis je peux voir des touristes sortir de leurs chambres et se promener devant l'hôtel, je ne vois que leurs jambes. Lorsqu'ils s'éloignent en direction de la mer, je les vois en entier. Eux, ne me voient pas car ils n'ont pas idée de regarder sous l'hôtel. Un dernier regard à la bouteille de coca et je reste bien décidé à ne pas prendre le risque idiot de la boire. Pas de risque  pour une boisson désaltérante ! Et presque instantanément je m'en vais au pays du sommeil, oubliant mes envies de baignade nocturne.

Le lendemain, après une bonne nuit, enfin moyenne, je retourne par le car sur Pointe à Pitre, bien décidé à partir en bateau à destination de l'île de Marie Galante. Je veux voir cette terre qui a inspiré plus d'un artiste. Ce doit être vraiment un coin plaisant. J'embarque donc dans un assez gros bateau doté de très puissants moteurs qui soulèvent deux gerbes d'eau de plusieurs mètres de haut à l'arrière, tout en propulsant l'engin à travers les vagues et secouant notre pauvre estomac. Beaucoup de gens sont malades et rendent leurs petits déjeuners. Je m'allonge sur un banc intérieur. Bien que bateau soit à présent secoué assez violemment, j'arrive à ne pas vomir, en collant mon corps au banc et suivant tous les mouvements du bateau. Un truc de vieux loup de mer. 

Après une heure et demi sur le même rythme c'est l'arrivée. Je n'ai jamais fait une traversée en bateau si désagréable. Je sors à l'avant du bateau. La terre est là, sans relief. Un quai de béton nous permet de débarquer aisément. La petite route montante rappelle les iles bretonnes. En haut c'est la découverte d'un village moderne dont les habitants sont gentils et indifférents. Je vais à la poste et je me renseigne sur les moyens de transport. Un jeune femme me donne quelques précieuses indications :
Il y a de belles plages mais elles sont loin d'ici. Il faut prendre le bus.
Elle me donne aussi le nom de la plage où je dois me faire déposer. Le trajet en bus à Marie Galante, est sympa car les routes passent très près de la mer, et de l'autre côté, c'est la forêt. Par contre la plus belle plage de l'ile, lorsque je descends du bus, me paraît minable.
-Bah ! Peut-être qu'à pied ?

Je cherche un endroit joli mais c'est difficile à trouver. Les plages, comme je l'ai indiqué plus haut, sont près de la route. La mer est agitée, je n'ai aucune envie d'aller y nager. Il n'y a pas de table pour déjeuner, ni même de banc. Je vais me tremper les pieds, l'eau est glacée. Il y a pas mal de vent. Pour l'instant je dois laver mes vêtements et moi-même. Un femme de 25-30 ans est occupé à rincer son linge dans un lavoir public à l'ancienne. Elle est magnifique. Je la regarde. Elle me dit : "Qu'est ce qu'il y a ?" je lui réponds : "Rien, je vous regarde." Elle rigole un petit peu, comme flattée, et continue à tordre ses vêtements lavés et à utilser les grands lavabos pour rincer les draps, le linge, les robes. Son corps pourrait faire d'elle une Miss Univers, son visage régulier est couvert de tâches de rousseur. Elle pourrait évoquer une femme africaine en un peu plus claire de peau. Moi je vais me doucher dans une cabine, puis je lave chemise, pantalon, chaussettes.

Une heure environ a passé. Le vent souffle toujours, je suis le torse nu attendant que ma chemise lavée sèche. Le vent depuis ce matin est tiède. J'ai installé ma tente. La tente montée déjà j'ai une maison, je me sens plus calme. Je me demande ce que je vais faire sur cette ile, sinon dépenser mon argent à la recherche d'une plage à mon goût ? J'aurais préféré reprendre le bateau et quitter l'ile avant la nuit mais je n'ai plus le temps de le faire. Bon c'est vrai qu'ici les femmes sont grandes minces et belles mais à part elles, je pensais trouver mieux comme paysage. Que suis je venu faire ici ? C'est la première fois que je vais seul en Guadeloupe. J'aime tellement cet endroit que j'ai voulu y faire cette étrange expérience. Alors je me dis : "Essayons de passer une bonne soirée. "
 Une magnifique jeune femme vient s'installer sur sa serviette de bain à deux mètres de moi,  une minute après un garçon au physique ingrat la rejoint. Comme un grand solitaire je m'éloigne de plusieurs centaines de mètres, je suis fatigué et je veux la plage pour moi seul. Le temps et il y a de moins en moins de monde. Vers neuf heures du soir, je suis seul, à ce moment là j'ai d'étranges visions, les mêmes que dans mon enfance quand j'avais dix ou douze ans, je vois venir en tous sens des personnages transparents, je pensais dans mon enfance qu'il s'agissait d'hallucination de fatigue. Cela faisait des années que je n'avais pas vu ces êtres cristallins qui vont et viennnent, ils semblent être au moins une dizaine. Qui sont-ils ?


En arrivant ici je pensais à des choses bien amères : Où vais-je me laver ? Cette plage est moche. La mer est agitée, je voudrais  partir d'ici. J'avais vu dès mon arrivée des douches, je me suis renseigné pour savoir si elles étaient ouvertes l'après midi, on m'avait dit que oui. J'y suis allé, comme raconté plus haut. Je me suis trouvé ce ridicule bout de plage pour mettre ma tente, et durant ces instants je repensais à Pointe à Pitre, à mon arrivée et aux gens que j'avais rencontrés. Pointe à Pitre, que dire de l'ambiance ? je vois tout d'un oeil critique, ce soir je vois tout mal, j'ai le cafard, mais pas les cafards du port de tout à l'heure ! Brrr quelle horreur ! Assis sur la plage à attendre la nuit, j'ai l'impression d'être un pauvre petit bonhomme solitaire. J'entends les palmes secouées par le vent se frotter entre elles. J'aime ce bruit, j'aime être ce bruit. Cette musique me calme. Je rentre un peu dans le tempo du pays. Je paresse, je regarde la mer, les cocotiers. En fait ce n'est pas de la paresse, c'est le temps, c'est tout. Au fond j'ai ce que je désirais depuis cinq ans qui m'ont semblé en durer sept ! La facilité du voyage n'est qu'un souvenir ! Mes belles basquettes neuves font la gueule au bout de deux jours ! Je ne me sens pas assez loin, j'ai l'impression d'être en France métropolitaine, le coucher de soleil ressemble à ceux de France. Dans mes souvenirs pourtant les couchers de soleil en terre Guadeloupéenne étaient extraordinaires. Comment ai-je pu délirer à ce point là dessus ?
Ah ! Mais de nouvelles couleurs merveilleuses interviennnent sur le tableau du ciel à dix huit  heures six !
Rose ultra léger, plutôt indigo gris.
Pans de ciel bleu clair mêlé au jaune transparent. Le ciel devient légèrement jaune orangé limpide. Le paysage toujours vert s'assombrit, les lumières des lampadaires à une vingtaine de mètres, s'allument sur le bords de la plage. Le ciel reste orangé jaune.
Il est six  heures vingt.
L'air est d'une pureté parfaite, c'est un ciel plus fin, plus transparent qu'en métropole. Les couleurs sont plus délicates, plus subtiles et tiennent aussi plus longtemps. Ce soir pour la première fois sur la plage, je suis charmé. Maintenant qu'il fait presque nuit, les nuages au dessus de l'horizon se détachent soulignés de de reliefs pourpres, alors que l'orangé de l'horizon s'estompe dans un bleu gris admirable.
Féerie du couchant en Guadeloupe !


..à suivre..Chaque jour nous prolongerons notre voyage en Guadeloupe, n'hésitez pas à m'écrire vos réflexions afin de rendre le texte plus vivant...

 

 

Mes dessins

 

 

 

 
AvAnT jE dEsSiNaIs BeAuCoUp, eT j'aI eSsAyé De DoNnEr ViE  à dEs TaS dE pEtItS pErSoNnAgEs, jE nE sAiS pAs Si J'Ai RéuSsI mAiS iL mE rEsTe QuElQuEs ImAgEs, dEs BaNdEs DeSsInéEs QuE jE pEuX vOuS mOnTrEr IcI sI vOuS vOuLeZ.

 

 

 

 

Minibluff the card game

Hotels